La musique de Keith Kenniff sous le nom de Goldmund l'a établi comme l'un des compositeurs les plus importants de musique ambient minimale au piano, aux côtés de musiciens comme Hauschka, Dustin O'Halloran et même Ryuichi Sakamoto, qui a lui-même décrit l'oeuvre de Kenniff comme "très belle". Ses enregistrements arpentent avec sincérité des chemins chargés de timbres poussiéreux, de synthétiseurs diffus et de jeux de cordes teintés par la lueur sourde d'un ciel analogique nuageux. Dans ce recueil de polaroïds sonores, Kenniff parvient à approfondir l'émotivité de son projet déjà très touchant, en créant une atmosphère dans laquelle se déploient les chagrins d'une époque troublée et où l'on peut se réjouir de l'espoir et de la beauté qui s’ensuivent. En ce sens, The time it takes aborde le deuil sans détour, dépourvu de thèmes échappatoires ou bucoliques, et marque le début d’une nouvelle étape dans un ensemble d’oeuvres d’une cohérence impressionnante.