Avec constance, élégance et une discrétion devant autant à son tempérament qu’à l’incurie médiatique habituelle, le Danois Mike Andersen élabore une œuvre qui se distingue par sa qualité et son instinct de renouvellement. Ennemi des redites, chacun de ses albums – celui-ci est son 9e – adopte un parti-pris esthétique différent de ses prédécesseurs, tout en restant fidèle aux musiques américaines raciniennes qui constituent son fonds culturel. Plus il avance en âge, plus sa musique sonne touchante et vraie, débarrassée de tout superflu. Une mélancolie sourde émane de ses dix morceaux essentiellement mid-tempos et acoustiques, traversés d’éclairs de guitare électrique, de chœurs hantés ou de claviers diaphanes. Ses thèmes de prédilection – la trahison, les regrets, la soif de liberté – sont portés par des compositions qui évoluent à mi-chemin entre blues, folk et country gothique, s’autorisant quelques échappées réussies en territoires swamp rock (le groove rincé au trémolo d’I can dance) ou rhythm & blues (l’endiablé Raise your hand).
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