« Rien ni personne ne pourra éteindre cette flamme en toi » chante Emilie Simon dès le titre d’ouverture de Polaris, son premier véritable album depuis dix ans. Une longue éclipse en apparence, que la chanteuse, musicienne et productrice française a pourtant mise à profit pour explorer de nouveaux territoires, ouvrir des pistes inédites et réinventer son vocabulaire musical et ses fils narratifs, qu’en Ariane d’un monde onirique elle tend sur son passage pour nous inviter à la suivre aveuglément. En 2023, elle a publié Phoenix, un conte gothique « vampirisant », chanté et parlé en alexandrins, dont le personnage central, Lily Mercier, est aussi celui que l’on retrouve au cœur de l’aventure Polaris. A l’évidence, cette Lily est une projection d’Emilie, en quête de cette étoile polaire qui symbolise le désir jamais éteint de trouver son chemin. Enregistré à New York (où Émilie a longtemps vécu), Los Angeles, Montréal, Rome et Paris (où elle est revenue s’installer), Polaris possède sa cartographie propre, dont l’univers est l’échelle étalon, sa pulsation inspirée des rythmes cosmiques, sa poésie singulière qui trouble autant qu’elle alpague et ensorcelle. Signe que rien ni personne ne pourra éteindre cette flamme en elle.