Si les “Swinging Mademoiselle” sont devenues depuis quelques années un genre musical en soi, si certaines de leurs ambassadrices redécouvertes au début des années 2000 grâce à quelques compilations sont devenues de véritables icônes d’une certaine culture pop à la française (Jacqueline Taieb, Christine Pilzer, Stella...), il en est une qui jouit d’une place à part. Il s’agit bien entendu de Clothilde surnommée légitimement la “Queen of the Swinging Mademoiselle”. Créature de Germinal Tenas, directeur artistique chez Vogue, à qui l’on doit quelques-uns des disques les plus curieux de la pop Made in France (Jean-Bernard de Libreville, Chorus Reverendus), elle était sensée dans l’esprit de son géniteur incarner sous des airs angéliques une version déglinguée de Françoise Hardy : chant désabusé, textes cyniques sur la vénalité, l’adultère, posture méchante et bébête, compositions bancales et bizarres faisaient de Clothilde l’anti-yéyé par excellence.