Vinyle

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Abdullah Ibrahim

Dream time
22,00 €

Caractéristiques de l'album

Artiste

Abdullah Ibrahim

Parution

17/07/2020

Label

Enja Records

Disque

Dream time

1 LP

Écoutez un extrait

Trieste my love

Genesis

For Coltrane

Blue bolero

Nisa

À propos du disque Dream time

LÉGENDE DU JAZZ! UN DES PLUS BRILLANTS PIANISTES AU MONDE ABDULLAH IBRAHIM. LE DERNIER ALBUM 'DREAM TIME' EN ÉDITION VINYLE. « Méfiez vous de la main gauche d'Abdullah Ibrahim, elle est magique ! » --- LE MONDE ---.Adolph Johannes Brand, né au Cap, Afrique du Sud, le 9 octobre 1934 : mère sotho, père bochiman, Etat raciste, nom d'esclave. Sa grand-mère tient l'harmonium à l'église. Lui prend des cours de piano, il a 7 ans. Soixante-dix ans plus tard, le voici en tête d'affiche du festival Jazz à La Villette. Connu d'abord sous un pseudonyme ironique, "Dollar Brand", converti en Abdullah Ibrahim depuis 1968, il a côtoyé le tout premier cercle des grands musiciens de jazz. Duke Ellington ? En 1961, à peine Dollar Brand vient-il d'enregistrer - premier groupe noir à le faire - pour la firme sud-africaine Continental, que Paul Meyer, le patron du Discoclub de Genève, l'invite en Suisse. De 1962 à 1964, il séjourne à Zurich, avec un groupe où se produit sa future femme, Bea Benjamin. Laquelle invite Duke Ellington, lors d'une tournée de l'orchestre, à le découvrir. Tout s'enchaîne. Duke lui fait enregistrer, à Paris, Duke Ellington Presents the Dollar Brand Trio. Succès fulgurant. Quelques mois plus tard, à New York, il tient le piano de l'orchestre pendant toute une tournée sur la Côte est. John Tchicai ? Don Cherry ? Gato Barbieri ? Sunny Murray ? John Coltrane ? Ornette Coleman ? Elvin Jones (album dans son quartette en 1966) ? Archie Shepp (duo gravé au Japon en 1976) ? Il aura été plus que leur partenaire. Max Roach ? Parlons carrément de duo militant à haute teneur symbolique. Pourtant, c'est moins sa bouillonnante passion des rencontres et des confrontations qui frappe que son rayonnement, sa spiritualité, son universelle façon singulière de mettre en musique la vie d'Africain. Compositeur, on pourrait non sans paresse égrener ses instruments : piano, soprano, flûte de bambou, violoncelle, kazoo, la voix, le geste, les arts martiaux ou l'air qu'il respire. Flux de l'univers, génie de la transmission et des grands ensembles. Aussi bien en solo, en secret, en duo (avec le contrebassiste Johnny Dyani), en trio... Il ne recourt aux arts martiaux ni pour attaquer ni pour se défendre, mais pour atteindre ce point de non-savoir qui l'ouvre à l'entendement du monde. Les musiciens de jazz, seuls grands philosophes du siècle à jongler avec les ondes, la danse et les forces de l'esprit. A 14 ans, il avait découvert le "jazz", seul. Pas forcément la crème, mieux : le secret. Comment pouvait bien sonner ce groupe vocal où il débute, les Streamline Brothers ? Où jouaient-ils ? Pour quel public ? Ah oui ! Facile, pour les Noirs d'Afrique. Il rejoint les Tuxedo Slickers (instrumental), les Manhattan Brothers (où il rencontre Miriam Makeba), et là, suscite trios, sextettes (The Jazz Epistles), septettes ivres de cuivres et de percussions. Orientation dont il ne divergera jamais, surtout au piano solo. Il traite le clavier en percussion, palimpseste rythmique, formules répétitives, foisonnement orchestral, redoutable main gauche, masses sonores aimantées par le bondissement de la main droite. A Manhattan, du Carnegie Hall au Village Vanguard, il écume tous les lieux décisifs. Dans son pays, il fonde des écoles de musique, milite, dirige le Jazz Composer's Orchestra, monte le premier festival de jazz sud-africain, se fait chasser en 1976. Il est avec ses partenaires (le trompettiste Hugh Masekela), son compatriote, Chris McGregor - fondateur du Brotherhood of Breath, la "fraternité du souffle" -, la résistance musicale, l'honneur et la promesse de l'Afrique du Sud. Comme d'habitude, à la libération de Mandela, c'est un "Zoulou blanc", Johnny Clegg, sympathique clone de Claude François, qui ramassera la mise. Deux repères dans la carrière d'Abdullah Ibrahim : son Kalahari Liberation Opera, au début des années 1980, et la bande-son du film Chocolat, de Claire Denis (1987). Peu de musiciens non américains - Django ? Martial Solal ? Jo Zawinul ? - ont su s'intégrer au plus haut niveau du jazz, sans rien perdre de leur accent. Le critique Michel-Claude Jalard avait identifié en Ellington, Monk et Cecil Taylor "trois apôtres du discontinu" (Le jazz est-il encore possible ?, éd. Parenthèses, 1986). Il faut ajouter Abdullah Ibrahim, maître des ruptures fluides et autres "destructions nuptiales" ; auteur du prodigieux solo Senzo (2009) qui renoue avec son African Piano (1969) : le Köln Concert du continent africain. --- Francis Marmande, LE MONDE ---.Le grand compositeur et pianiste sud-africain Dollar Brand, plus connu sous le nom d'Abdullah Ibrahim, est une figure liée à la lutte contre l'apartheid et à l'histoire de la musique noire. Il puise son inspiration dans les multiples identités de son pays dans sa musique empruntée aux chants Malay du Cap, à la musique traditionnelle africaine, à la musique de carnaval, aux standards de jazz afro-américain et aux musiques religieuses. Il n'y a pas que la terre d'Afrique du Sud dans le piano d'Abdullah Ibrahim. Comme il n'y a pas que des histoires de la folie humaine (père assassiné, mère qu'il croit être sa soeur, pays déchiré par l'apartheid). Car le pianiste du Cap joue la vie avant de jouer sa vie. Comme les plus grands. Ellington notamment, dont il croisera la route alors que son art est encore balbutiant et qui le prendra sous sa protection. "Tu es béni car tu viens de la source", déclarera le Duke impressionné. Depuis, Abdullah Ibrahim chante avec les doigts. Un chant spirituel comme rarement. Et si la tempête free peut surgir, l'accalmie d'une mélodie en apesanteur imposera sa mélancolie. Sans doute pour ça qu'une cinéaste comme Claire Denis habillera ses films de ce ressac harmonique unique. -- CITÉ DE LA MUSIQUE, PHILHARMONIE DE PARIS ---.