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Situé au nord-ouest de l’Angleterre, Manchester et son demi-million d’habitants sont principalement connus pour deux choses : les deux clubs de foot (Manchester United et Manchester City) et ses musiciens. Loin de Londres et de sa hype, la ville a toujours eu une rivalité plus ou moins assumée avec la capitale. L’ambiance qui y règne est plutôt populaire et les étudiants y sont très nombreux, deux paramètres qui expliquent en partie le nombre de groupes et d’artistes de renommée qui en sont issus.

Dans les années 1960 les héros locaux se nomment The Hollies et Herman’s Hermits. Si les premiers furent en leur temps aussi connus que les Rolling Stones, leur aura à largement déclinée par la suite. Les seconds sont peut-être plus restés dans les mémoires grâce au titre No milk today qui est un immense tube, souvent utilisé par la publicité à la télévision.

Vers la fin des années 70 c’est le post punk qui brille sous les cieux mancuniens. Les Buzzcocks menés par Howard Devoto et Pete Shelley deviennent des poids lourds du rock. The Fall, conduit par l’inénarrable Mark E. Smith, entame en 1979 une discographie pléthorique (plus de 100 albums répertoriés !!!) qui ne s’arrêtera qu’au décès de leur leader en 2018. Leur rock direct et engagé contre la politique de Margaret Thatcher fera d’eux l’une des formations les plus respectées du genre, régulièrement citées par nombre d’artistes.

Peut être un peu moins connu mais tout autant influent, A Certain Ratio est un combo incontournable de Manchester. Avec des albums tels que To each... (1981) et Sextet (1982), le quartet a porté un son rock mais influencé par le dub, le funk, le jazz qui sonne comme un appel au dancefloor.

Leur carrière doit beaucoup à leur label, Factory, propriété de Tony Wilson, un entrepreneur, annimateur tv et agitateur local qui a lancé Cabaret VoltaireThe Durutti Column et surtout Joy Division. En seulement deux LP (Unknown pleasures en 1980 et Closer l'année suivante), Joy Division devient un groupe culte, porté un peu malgrè lui par un tube accidentel, Love will tear us appart.

Si Joy Division personnifiait la cold wave du changement de décennie, New Order, sa nouvelle incarnation après le suicide de Ian Curtis sera la groupe 80's par excellence : les guitares rencontrent les synthés, le rock croise le fer avec les balbutiements de la house, Manchester se retrouve en vacances à Ibiza...

L’heure n’est plus à la déprime mais plutôt à la fête et un lieu est à l'image de tout ça : L’Hacienda, le club ouvert par Tony Wilson avec les royalties faramineux que le titre Blue Monday de New Order a engendré. Pour l’anecdote, le club porte un numéro de catalogue au même titre que n’importe quelle oeuvre du label : L’Hacienda est donc le FAC 51 ! Ce lieu, à la fois bar, discothèque, salle de concert et théâtre d'expérimentations les plus folles, personnifie à lui seul les excès que peut générer un lieu festif fréquenté par une jeunesse aux pupilles dilatées et les gangsters locaux qui ont bien compris qu’il y avait du business à faire... Nous vous conseillons l’excellent livre de Peter Hook (bassiste de New Order) sur le sujet intitulé L’Hacienda : la meilleure façon de couler un club (Le Mot Et Le Reste, 2012). A la fois instructif et hilarant !

Deux groupes apparaitront également dans le paysage à cette époque et deviendront les têtes de proue du mouvement que l’on a appelé « Madchester » : The Stone Roses et Happy Mondays. L’époque est au baggy pants et à la drogue de synthèse dont ils abuseront sans complexe jusqu’à se perdre dedans. Les kids adorent ces groupes de rock et leur musique dansante qui se rapprochent par bien des aspects de l’ambiance de la house et des premières raves du fameux « Second Summer Of Love » (1988-1989).

Les années 1990 auront-elles aussi leur lot de têtes d’affiches à Manchester avec encore cette dualité entre rock et dance music. En effet les deux plus grands groupes ayant émergés à cette époque sont Oasis et The Chemical Brothers. Les premiers représentent le rock pratiqué par des lads fans du Modfather, Paul Weller, leader de The Jam. En pleine époque Brit pop, leur soi-disant guerre avec les londoniens de Blur a fait les choux gras de la presse, sommant le public de choisir son camp. Les seconds sont un duo électronique dont la musique sera souvent assimilée au Big Beat de Fatboy Slim par exemple alors qu’elle voit bien plus large. Piochant dans des disques obscurs de library, de synth pop 80’s ou de disco mais en gardant une énergie rock indéniable, leurs premiers albums (Exit planet dust en 1995 et Dig your own hole en 1997) auront emmené un large public à écouter de la musique électronique.

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